Edited by Jonathan Kaplan
O. Las Vergnas
L'objet de ce manuel est de permettre d'utiliser des techniques de cartographie des connaissances. Dessiner des cartes des savoirs que l'on possède ou que l'on veut s'approprier présente un intérêt pédagogique indéniable en rendant visible l'assemblage de ses apprentissages et cela aussi bien au niveau individuel qu'au sein d'un groupe ou d'une communauté.
Mais, acquérir le pouvoir de visualiser et cartographier des connaissances va bien au delà de cet apport pédagogique. Cette acquisition développe surtout le pouvoir de passer de la logique de savoirs subis à celle des savoirs choisis où, non content d'apprendre par des pédagogies actives, on revendique aussi le libre arbitre de construire soi-même ses programmes en gérant en toute transparence par soi-même ses besoins et ses motivations d'apprendre.
De fait, l'instruction publique obligatoire est souvent perçue par les jeunes de nos pays comme une obligation douloureuse, ni motivante, ni gratifiante, où jamais personne ne choisit ce qu'il apprend. Inventée au milieu du XIX siècle, dans un contexte ambigu entre dressage des enfants fondé sur le par coeur et émancipation sociale, l'école apparaît de fait comme analogue à une raffinerie sociale, où les individus n'ont que le droit de suivre les programmes scolaires qui les rangeront dans les cases et castes qui leur correspondent.
A contrario, permettre à chacun de s'émanciper et de gagner en pouvoir d'action individuelle et collective par la construction et le partage de ses savoirs, tel pourrait être aujourd'hui une définition d'un projet de l'éducation populaire. Vu sous cet angle, la question de la motivation et du libre choix de ce que l'on va apprendre est cruciale : donner une vision, voire un choix de ce que l'on va s'approprier permet de passer d'un schéma de savoirs subis à des savoirs choisis.
Popular Education and choosing knowledge
The purpose of this handbook is to enable using knowledge mapping techniques.
Drawing maps of the knowledge one has or wants to acquire presents an unquestionable
pedagogical advantage by making the assemblage of one's learning, visible
on both individual and group or community levels.
Though gaining the power to visualise and map knowledge goes well beyond this
pedagogical benefit. This gain resides above all in the power to move from
a logic of imposed knowledge to that of chosen knowledge; where not only does
one learn through active pedagogies, but one also asserts free choice to assemble
one's curricula by openly managing one's needs and motivations to learn.
In fact, young people in our countries often perceive mandatory public education
as a painful obligation that is neither motivating nor satisfying; where no
one ever chooses what one learns. Invented in the mid 19th century in an ambiguous
context, between raising children based on rote learning and social emancipation,
school appears analogous to a social refinery where people have only the right
to follow the educational programmes that will place them in the box and caste
they belong in.
To the contrary, a Popular Education programme today may be defined as one
allowing to emancipate oneself and gain power to act individually and collectively
by constructing and sharing one's knowledge. Seen from this angle, the question
of motivation and free choice of what one shall learn, is crucial. To enable
to visualise; and beyond, to chose what one shall learn, enables to shift
from a pattern of imposed knowledge to that of chosen knowledge.
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Getting
started
O. Las Vergnas
[en Français, version Anglaise à la suite]
Connaître, c'est relier des informations ; comprendre, c'est relier ses connaissances. Les outils qui permettent d'organiser et de visualiser de telles relations sont donc des auxiliaires précieux pour structurer sa pensée ou ses savoirs. S'appuyant sur le dessin de réseaux, d'arbres ou de cartes, ces instruments ou méthodes figurent respectivement des interactions, des filiations ou des proximités ; selon les contextes, ils servent à mieux structurer des prises de notes, à favoriser la concertation en groupe, à se repérer parmi mots, idées ou documents ou encore à formaliser ou partager des visions de ses compétences ou connaissances.
C'est le cas des méthodes de prise de notes dites "heuristiques" que l'on peut mettre très simplement en application avec du papier et un crayon, en construisant en fonction de sa perception des relations entre les différents sujets ou bribes d'informations, un réseau de noeuds et liens (c'est à dire une représentation des connexions) qui peut être une arborescence (c'est à dire des liens de filiation) ou une carte (qui prétend alors figurer des proximités et des distances, voire s'appuyer sur une "métrique" au sens mathématique du terme), au lieu d'écrire de manière linéaire et chronologique. Ainsi, des enseignants, à tous les niveaux scolaires, proposent-ils à leurs élèves de représenter des champs de connaissances de tout niveaux. (voir figures extraite de Vezin). Pour être pédagogiquement efficace, cette stratégie suppose bien évidement de confier aux élèves le pouvoir et la responsabilité de construire eux-mêmes leurs arbres ou leurs cartes.
D'ailleurs, quand on écoute les lecteurs de textes explicatifs parler de leur impressions de progression ou de rupture, on pense à utiliser des représentations par des arborescences ou plus généralement des réseaux pour décrire la structure des enchaînements des concepts; ainsi, si l'on demande à des lecteurs de textes explicatifs de représenter ces textes par un dessin avec une consigne du type « dessine un arbre qui décrit comment se structure ce texte… », on obtient plusieurs types de figures. De branches verticales (comme un peuplier) lorsqu’il s’agit de textes qui enchaînent des modifications progressives des représentations de leurs lecteurs. . Des bulles indépendantes (comme un verger, voire un gazon) lorsqu’il s’agit de textes qui juxtaposent des apports indépendants les uns des autres..
Cette transformation d'un discours en réseau, arbre ou carte, permet de remplir sa feuille de manière synchrone avec le discours que l'on écoute (ou le texte que l'on lit), tout en organisant l'occupation de l'espace de la feuille d'un manière non synchrone avec la réception du discours, mais selon la hiérarchie logique que l'on y perçoit (opération que l'on qualifie quelquefois de passage du synchronique au diachronique). Pour donner un exemple en ce qui concerne la construction d'un arbre de notes heuristiques, la règle est de déterminer si la compréhension d'un paragraphe exige ou non la compréhension de celui d'avant. Si oui, on continue sur la même branche, si non on remonte d'un (ou plusieurs) niveau(x) et l'on crée (au bon niveau) une nouvelle branche.
Les limites d'un tel processus sont assez évidentes. La construction progressive de la hiérarchie ne donne pas de vue globale ce qui produit des hiérarchisations pragmatiques qui manquent de recul ; en revanche, la consigne est relativement simple à formuler. Il faut également noter que la nature ou la taille des éléments que l'on cartographie est loin d'être identique et aisée à déterminer. Il peut s'agir d'unités sémantiques (paragraphes, mots, phrases, alinéas) de blocs repérés (chapitres, pages Internet, textes, documents) ou alors d'abstractions plus ou moins faciles à définir ou à mettre en évidence (idées, concepts, savoirs, connaissances, compétences).
Cela dit, réduire la prise de note au dessin d'un arbre revient à s'imposer de ne représenter les contenus que selon des relations hiérarchiques pyramidales. De fait, on peut s'affranchir de cette contrainte simplificatrice si l'on décide de figurer aussi d'autres liens, comme des courts circuits que l'on superpose à l'arbre et qui le transforment en réseau. La cartographie ne se limite alors pas à une transformation d'une lecture linéaire ou une présentation structurée et hiérarchisée par un plan. Elle permet alors aussi de découvrir les relations entre ces bribes de connaissances selon plusieurs perspectives complémentaires. Il s'agit là d'élargissements semblables à ceux qu'apportent l'utilisation de thésaurus et des classifications multi critères ou multi référentiels dans les catalogues de bibliothèques ou de pages Internet, comme le proposent les moteurs de recherche dit intelligents, comme par exemple http://www.kartoo.com.
Des méthodes plus dynamiques ou plus collectives construisent des réseaux ou des cartes en utilisant des post-it™. Elles permettent d'hésiter lors des choix et d'échanger entre participants d'un groupe, ou lors d'une synthèse, sur la structure même des connaissances, ce qui permet d'expliciter des représentations implicites. Ce processus d'organisation collective des informations ou des opinions est à la base de la méthode formalisée par Schnelle E. lors de ses stratégies de synthétisation connues sous le nom Metaplan, qui consistent à regrouper des expressions individuelles en paquets thématiques pour les analyser collectivement au plus vite.
Au delà de permettre de figurer des contenus très explicites (chapitres, documents, mots…) ces techniques peuvent aussi servir à aider à la formalisation d’objets implicites, non aisément repérés par un individu ou un groupe. C'est ainsi qu'elles sont utilisées pour déclencher, favoriser ou accompagner des prises de conscience individuelles ou au sein de groupes de paroles. Dans cet esprit collectif, elles permettent un travail identitaire de formalisation et de clarification des spécificités et complémentarités de chacun ainsi que de construction d'une éventuelle identité collective. Ce type de travail peut concerner plusieurs familles d'objets enfouis, comme des souvenirs, des savoirs-faire non émergés et des connaissances non reconnues.
Bien sûr, autour de ces méthodes manuelles se sont développées ou des outils informatisés en particulier pour les prises de notes heuristiques comme FreeMind http://FreeMind.sourceforge.net/wiki/ en freeware ou ses équivalents (voir la communauté francophone de http://www.petillant.com sur Internet). Une première famille d'outils regroupe des logiciels qui se limitent à la représentation des figures, la puissance de calcul de l'ordinateur ne servant pas dans l'analyse ou la détermination des connexions, des filiations ou positions des contenus.
Au contraire, d'autres systèmes informatiques déterminent eux-mêmes les relations qu'ils figurent : ils s'appuient pour cela sur des calculs de proximité, des évaluations de filiation ou de similitudes. Pour cela, ils comparent des fréquences de mots ou d'expressions, choisis une fois pour toutes (en s'appuyant sur des listes d'index ou structurée comme un thésaurus) ou déterminés par une première exploration. C'est le cas des métamoteurs de recherche dits intelligents comme http://www.kartoo.com sur Internet qui organisent leurs résultats en cartes en fonction des mots communs qu'ils présentent en plus de ceux qui sont directement l'objet de la recherche.
De fait, on peut avoir à faire à deux types de cartographie des connaissances. Le premier, plutôt lié à des approches de pédagogie traditionnelle, cartographie des savoirs savants dans une démarche didactique en vue de leur assimilation au travers de leur représentation. C'est le cas de la prise de notes pendant un cours traditionnel ou lors de révisions d'un examen scolaire [voir Organiser individuellement en écoutant, cartographier ce que l'on reçoit plus tôt dans ce chapitre]. Le second type, plutôt lié à des approches d'échanges de savoirs, permet l'émergence et la reconnaissance de savoirs possédés par les membres d'un groupe pour en visualiser les complémentarités ou les répartitions, voire les échanges possibles. C'est celui qui nous intéresse ici dans ce manuel et pour lequel les méthodes des Arbres de Connaissances ont été développées spécifiquement. Loin d'être incontournable, le logiciel développé pour les Arbres est en réalité facultatif pour effectuer un premier travail de cette nature. S'inspirant des différentes méthodes présentées plus haut, avec ou sans l’assistance de logiciels, on peut animer des séances d'expression, de création de premières représentations collectives et de positionnements individuels comme premières étapes d'une mise en relation entre des offres et des demandes de connaissances. Dans ce contexte, la dernière partie Débuter de ce manuel vous donnera quelques exemples d'outils de cartographie des connaissances utilisables pour débuter, en précisant la finalité et les conditions d'usage dans les situations d'autoformation ou de co-formation.
Quatre étapes pour découvrir et mettre en oeuvre la cartographie des connaissances
Plusieurs méthodes peuvent être utilisées pour permettre à un groupe de visualiser la complémentarité des blocs de connaissances que ses membres possèdent ou peuvent échanger entre eux. Ainsi, on peut utiliser des post-it représentant ces blocs des connaissances que l'on organise spatialement plus ou moins empiriquement. On forme alors sous le contrôle du groupe des arbres ou des cartes pour figurer des proximités ou des liens de ces divers blocs, selon qu'ils sont jugés comme appartenant aux mêmes chapitres ou thématiques (branche savoirs pratiques, sous branche informatique, catégorie logiciel etc. ou branche savoirs scolaires, sous branche littérature française, catégorie poésie romantique).
Dans une logique d'échanges de savoirs, une même représentation graphique permet de situer des offres et des demandes (en utilisant des couleurs pour les différencier) et ainsi d'en discuter par exemple les pré-requis, les étapes ou la chronologie des apprentissages. Bien évidement, les échanges verbaux au sein des groupes qui travaillent collectivement à l'établissement de ces cartes ou arbres, sont autant porteurs de sens que les figures finales elles-mêmes. On peut aussi préciser les offres et les demandes en découpant les blocs en sous- parties, qui peuvent ainsi servir à une meilleure définition des échanges, séance par séance, ainsi qu'à une auto-évaluation.
Si au fur et à mesure de la vie d'un groupe, on prend soin de s'appuyer sur les images déjà produites, on produit alors des dessins qui permettent de visualiser les complémentarités en terme de centres d'intérêt et de profils des participants et on peut par exemple voir apparaître des sous groupes.
Un même type de travail de construction d'arbres peut être réalisé sur un ordinateur avec des logiciels de notation heuristiques, comme FreeMind. Plusieurs autres outils de notation heuristiques existent, comme MindManager®. Ce type d'outils présente l'avantage de construire des arbres hiérarchiques dont les branches peuvent être déplacées ou changées de niveau en bloc. Même si l'on peut travailler en collectif avec un vidéoprojecteur, cette technique est tout de même plus adaptée à un travail individuel, soit de prise de notes, soit d'analyse d'un sommaire de cours pour en mettre en évidence la structure hiérarchique et en suivre l'appropriation. Bien sûr, la complémentarité avec un travail collectif d'affichage de post-it peut donner envie de produire et d'imprimer des feuilles de notes heuristiques pour les substituer aux post-it.
L’approche qui vient d’être décrite peut servir d'introduction aux Arbres de Connaissances. En effet, ces visualisations de systèmes de savoirs de chacun et de leur complémentarité peuvent donner envie d'en construire de manière plus systématique et plus globale. Pour ce faire, le logiciel de visualisation des arbres See-K est disponible gratuitement via le réseau Arbor & Sens. Le site Web d’Arbor & Sens [http://seek.arbor-et-sens.org/linkage] fournit aussi plusieurs fiches d'exemple d'utilisation, téléchargeables au format PDF. Attention, See-K qui permet d’administrer les Arbres de Connaissances nécessite l’assistance technique de Trivium ou d’Arbor & Sens si on n’a pas une longue expérience de sa manipulation. Des développements en cours devraient permettre d’améliorer l’autonomie des utilisateurs. Notamment, de nouvelles cartes seront disponibles fin 2006.Dans le chapitre […] vous trouverez tous les éléments concrets pour mettre en oeuvre une démarche Arbres de Connaissances. Afin d'agir dans la plus grande transparence, indispensable à l’émancipation (cf. le chapitre Perspectives for learner empowerment in cooperative learning), il faut insister sur la différence de nature entre des méthodes de pure visualisation, où les individus maîtrisent en totalité les choix de proximité ou de distance qu'ils figurent entre les blocs de connaissances, et un outil comme See-K, calculant automatiquement des proximités (à partir de la fréquence des mots). Dans l’utilisation de See-K, cela peut conduire à une interprétation plus intuitive que déductive.
De multiples autres stratégies de construction de cartes ou d'arbres peuvent être inventées pour mieux choisir ses savoirs. Des tableaux peuvent par exemple être construits avec un tableur pour produire des graphiques visualisant les savoirs croisés entre les membres d'un groupe. Combien parlent à la fois deux langues et savent bricoler ou faire la cuisine ? Ou bien autre chose. À quel âge chacun a t-il appris à changer une roue, à parler français, à changer un fusible, à jouer aux échecs ? Ou bien dans quel ordre ? Quand est-ce que j'apprends ?
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Empowerment and visualisation of knowledge
Creating networks, trees or
maps to connect the information
To know is to connect information; to understand is to connect knowledge.
The tools that can be used to organise and visualise such relationships are
precious aids to structure one’s thoughts or knowledge. Based on the network
diagram, trees or maps, these instruments or methods represent respectively
the interactions, relations and proximities. Depending on the contexts, they
improve the structure of note taking, encourage group dialogue, help find
one’s way among words, ideas or documents and even help one formalise or share
visions of his skills and knowledge.
Organising individually by listening to and mapping what one receives
This is the case of so-called “heuristic” note-taking methods that one can
easily apply with pencil and paper by building, based on one’s perception
of the relationships between the different subjects or bits of information,
a network of nodes and links (i.e.; a representation of connections), which
can be a tree diagram (i.e.; relationship links) or a map (that aspires to
represent the proximities and distances, even to rely on a “metric” in the
mathematical sense of the term), instead of writing linearly and chronologically.
In this way, teachers at all school levels can give pupils an opportunity
to represent all levels of knowledge fields (see diagrams extracted from Vezin).
To be pedagogically effective, this strategy clearly assumes entrusting pupils
with the power and responsibility to build their own trees or maps.
Moreover, when one listens to readers of explanatory texts speak of their
impressions of progress or breakthrough, one thinks of using representations
in tree structures or more generally networks to describe the sequential structure
of concepts. This way, if one asks the readers of explanatory texts to represent
these texts in a diagram with an instruction like “draw a tree that describes
how this text is structured…,” one obtains several types of diagrams. Vertical
branches (like a poplar) when it is a question of texts that connect progressive
changes in their readers’ representations. Independent bubbles (like an orchard
or a lawn) when it involves texts that juxtapose everyone’s individual contributions.
This transformation of talks into a network, tree or map lets one fill out
his sheet synchronously with the talk he is listening to (or the text that
is being read), while organising the layout of space on the sheet non-synchronously
with the reception of the talk, based on the perceived logical hierarchy (an
operation that is sometimes qualified as going from the synchronic to the
diachronic). To give an example regarding the construction of a tree of heuristic
notes, the rule is to determine whether the understanding of a paragraph requires
that the preceding paragraph be understood or not. If yes, one continues on
the same branch. If no, one goes up one (or several) levels and creates a
new branch (at the right level).
Choosing well the subjects
and shape between map, network or tree
The limits of such a process are rather obvious. The progressive construction
of the hierarchy doesn’t provide an overall view, which produces pragmatic
hierarchical organizations that lack hindsight. On the other hand, the instruction
is relatively easy to formulate. One should also note that the nature or size
of the elements mapped is far from being identical and easy to determine.
They can be semantic units (paragraphs, words or phrases) in identified blocks
(chapters, web pages, texts and documents) or abstractions more or less easy
to define or demonstrate (ideas, concepts, learning, knowledge and skills).
This said, reducing note taking to a tree drawing amounts to making it a rule
that contents will only be represented as pyramidal hierarchical relationships.
In point of fact, one can break free of this simplistic constraint if one
decides to also represent other links, like short-circuits that one overlays
on the tree and that transform it into a network. Then the mapping is not
limited to a transformation of a linear reading or a presentation that is
structured and prioritised by a plan. In this case it also lets one discover
the relationships between these bits of knowledge based on several complementary
perspectives. This involves expansions similar to those provided through the
use of a thesaurus and multiple criteria classifications or multiple frames
of reference in the catalogues of libraries or web pages, as offered by so-called
intelligent search engines (e.g.; http://kartoo.com).
Displaying to compare or consult with
each other in a group
The more dynamic or collective methods build networks or maps using post-it™
notes. With them one can hesitate when making choices or exchanges between
group participants, or when summarising the very structure of knowledge, which
lets one explain implicit representations. This process of collectively organising
information or opinions is the basis of the method formalised by Schnelle
E. during his synthesis strategies known under the name Metaplan, which involves
regrouping individual expressions in thematic packs to analyse them collectively
as soon as possible.
Beyond letting one represent quite explicit content (chapters, documents,
words, etc.), these techniques can also be used to help formalise implicit
subjects, not easily identified by an individual or group. This is how they
are used to initiate, favour or support individual awareness or awareness
in discussion groups. In this group spirit, these techniques can be used to
identify the formalisation and clarification of everyone’s characteristics
and complementarities as well as construct a potential collective identity.
This type of work can involve several families of buried subjects like memories,
unrevealed know-how and unrecognised knowledge.
Using computers just to display or construct structures
Of course, around these manual methods either computer tools have been developed,
especially for taking heuristic notes like FreeMind < http://FreeMind.sourceforge.net/wiki
> or its equivalents (see the francophone community at < http://www.petillant.com
> on the Web). A first family of tools groups software limited to representing
diagrams, where the computer’s calculation power is not used to analyse or
determine content connections, relationships or positions.
On the other hand, other computer systems determine the relationships shown:
for this they use proximity calculations and assessments of relationships
or similarities. To do this, they compare the frequencies of words or expressions,
chosen definitively (based on index lists or structured like a thesaurus)
or determined by an initial exploration. This is the case with so-called intelligent
meta search engines like < http://kartoo.com > on the Web that organise
their results into maps based on common words, which they present in addition
to the words that are the search subject.
Developing empowerment by mapping
knowledge
One may have to deal with two types of knowledge mapping. The first, more
related to traditional pedagogy approaches, maps scholarly knowledge in a
didactic approach with a view to assimilating it through their representation.
This is the case of note taking during a traditional course or during school
exam reviews [see Organising individually by listening to and mapping what
one receives earlier in this chapter]. The second type, more related to knowledge
exchange approaches, allows knowledge possessed by members of a group to emerge
and be recognised so one can display the complementarities or distributions
and even the possible exchanges. This is the approach that interests us in
this manual and that the Trees of Knowledge methods have been specifically
developed for. Far from being essential, the software developed for the Trees
is in reality optional for carrying out initial work of this type. Drawing
inspiration from the different methods presented above, with or without software
assistance, one can organise sessions to express and create the first collective
representations and individual positionings as the first steps in matching
the supply and demand for knowledge. In this context, the last part of the
Start section in this manual will give you a few examples of knowledge mapping
tools you can use to start, by specifying the purpose and conditions of use
in self-training or co-training situations.
Getting started with knowledge
mapping :
Four steps to discover and implement knowledge mapping
Display the knowledge relationships
empirically
Several methods can be used to enable a group to display the complementarity
of knowledge blocks that its members have or can exchange between themselves.
One can use post-it notes to represent and organise these knowledge blocks
spatially, more or less empirically. Then one can form, under the group’s
control, trees or maps to represent the proximities or links of these various
blocks, depending on whether they are deemed to belong to the same chapters
or themes (practical knowledge branch, computer sub-branch, software category,
etc. or school knowledge branch, French literature sub-branch, romantic poetry
category).
In a logic of knowledge exchanges, the same graphical representation can be
used to locate supplies and demands (by using colours to differentiate them)
and in this way to discuss them (e.g.; the prerequisites, steps or chronology
of learning). Obviously, verbal exchanges in groups that work collectively
to establish these maps or trees are just as meaningful as the final representations
themselves. One can also clarify the supplies and demands by cutting the blocks
into subparts that can be used to more precisely define the exchanges, session
by session, and do a self-evaluation.
If, as the group’s life progresses, one relies on the images already produced,
then one produces drawings that can display the complementarities in terms
of interest centres and participants’ profiles and one can identify subgroups.
Use the heuristic note software to
describe one’s knowledge
The same type of tree construction work can be done on a computer with heuristic
notation software, like FreeMind. There are several other heuristic notation
tools like MindManager®. This type of tool offers the advantage of constructing
hierarchical trees whose branches can be moved or changed in the block. Even
if one can do group work with a video projector, this technique is nonetheless
more suited for individual work, either note taking or to analyse a course
summary in order to highlight the hierarchical structure and follow-up its
appropriation. Of course, the complementarity that comes from working as a
group posting post-it notes can create the desire to produce and print heuristic
note sheets in lieu of post-it notes.
Implement Trees of Knowledge
The approach that has just been described can be used as an introduction to
Trees of Knowledge. These visualisations of everyone’s knowledge systems and
their complementarity can make one want to build them more systematically
and comprehensively. To do this, the See-K trees visualisation software is
available free of charge via the Arbor & Sens network. The Arbor &
Sens website [http://seek.arbor-et-sens.org/linkage] also provides several
use example sheets that can be downloaded in the PDF format. Note: See-K,
which can be used to administer Trees of Knowledge, requires the technical
assistance of Trivium or Arbor & Sens if one doesn’t have an extensive
experience using See-K. Developments underway should improve users’ autonomy.
In particular, new maps will be available at the end of 2006. In the chapter
Building A Tree of Knowledge, you will find all of the concrete elements to
implement a Trees of Knowledge approach. In order to act in complete transparency,
which is a key to emancipation (see the chapter Perspectives for Learner Empowerment
in Cooperative Learning), one has to insist on the difference in nature between
pure visualisation methods where individuals fully control the choice of the
proximity or distance they represent between blocks of knowledge and a tool
like See-K, which automatically calculates proximities (based on the frequency
of words). Using See-K can result in a more intuitive than deductive interpretation.
Test other methods of displaying knowledge
Multiple other strategies of building maps or trees can be invented to choose
one’s knowledge better. For example, tables can be built with a spreadsheet
to produce graphs that cross display the knowledge between members of a group.
How many speak two languages and know how to do odd jobs or cook? Or something
quite different. At what age did everyone learn to change a tyre, speak French,
change a fuse or play chess? Or in what order? When do I learn?
Acker, V. Celestin Freinet. Westport CT: Greenwood Press, 2000, 176p. [Text: English]
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