Olivier Las Vergnas,
(la lettre Nouveaux services, Emplois jeunes)

Début 2000

 

Les nouveaux services dans les nouvelles technologies
seront-ils porteurs d'emplois nouveaux ?

 

 

Dans le contexte actuel de développement des NTIC (nouvelles technologies de l'information et de la communication) la question n'est plus de savoir si ce secteur est porteur d'emploi : la demande en professionnels de l'informatique ou de l'internet est telle sur le marché qu'il est même plutôt difficile de maintenir dans les postes les jeunes recrutés plus d'un an ou deux. Ce secteur est donc un de ceux où le programme NSEJ se révèle d'ores et déjà très efficace comme outil d'insertion, permettant à de nombreux jeunes d'expérimenter leurs compétences, de leur donner une première concrétisation professionnelle et de prendre conscience de leur valeur sur le marché de l'emploi. Ce constat est particulièrement pertinent en ce qui concerne le métier de développeur de sites ou de pages Internet et à un degré moindre pour celui d'animateur de cyber-espace. Dans ces deux cas, le programme NSEJ élargit le spectre de niveaux de qualification des recrutements pour ces nouveaux métiers des NTIC, en offrant des opportunités à des jeunes, "autodidactes" en la matière, de se lancer et de se professionnaliser.

 

Au delà de cet aspect très positif d'ascenseur social vers les nouveaux emplois en pleine multiplication du secteur "privé" des NTIC, reste la question de savoir si le programme permettra aussi de solvabiliser de nouveaux services d'intérêt général, porteurs à long terme d'emplois publics ou para-publics supplémentaires. Là les choses sont sans doute plus contrastées. Certes, le développement quantitatif des services utilisant les NTIC est évident, mais il doit être pondéré par deux contre-points. D'une part, à l'analyse, certains de ces nouveaux services se révèlent correspondre en partie à des évolutions ou des substitutions de fonctions déjà existantes (passant d'un média traditionnel aux NTIC) et devraient donc plutôt se traduire en terme de migration de postes que par vraies créations nettes : à terme, la fonction de chargé de communication via internet n'est pas forcément si différente de celle d'un collègue utilisant un média plus traditionnel. D'autre part, lorsqu'il s'agit à l'évidence de nouveaux services publics émergeants, leur solvabilité tiendra surtout à leur prise en compte dans les effectifs et les grilles de la fonction publique.