Intervention d’Olivier Las Vergnas,

Publiée dans « Les rapports du Sénat », La culture scientifique et technique pour tous, une priorité nationale, n°392, 2002-2003, Paris (ISSN 1249-4356)

 

 

Action culturelle scientifique, persévérance et effets d'aubaine

 

 

Olivier Las Vergnas, Association française d'astronomie

 

Mon intervention sera la suite à la fois de ce qu'a exposé Jean-Louis Heudier, au travers d'une situation concrète d'une réalité astronomique très importante sur le terrain, et de l'intervention du président du ClRASTI, puisque l'Association française d'Astronomie est un membre très actif et très fier de l'être du ClRASTI. Nous nous reconnaissons à la fois dans le discours d'intention et dans le programme présenté par Hervé Antoine. Nous nous trouvons également dans la même situation que celle des autres associations nationales au sein du CIRA TI, avec la particularité de détenir une approche disciplinaire, au sens de la discipline scientifique, alors que d'autres membres du CIRAS TI ont une approche par type de public -je pense aux FRANCA, qui s'adressent plutôt aux jeunes enfants-, une approche par type de territoire pour les Foyers ruraux, ou encore avec d'autres spécificités, comme l'association Science, technique, jeunesse qui s'occupe du loisir scientifique pour les jeunes, particulièrement autour des clubs scientifiques des centres vacances.

 

1. L'Association française d'Astronomie

 

Ces réunions représentent souvent un exercice délicat, car nous sommes à la fois tentés d'affirmer que tout va bien, parce que nous sommes fiers et heureux de ce que nous faisons et que nous pensons que cela va être l'occasion de voir augmenter de quelques pour cent les subsides octroyés par les pouvoirs publics, mais nous sommes également conscients que tout ne fonctionne pas très bien. D'ailleurs, notre présence à ce type de manifestations atteste des progrès à accomplir et des nouvelles pistes que nous estimons nécessaires de trouver.

L'objectif de l'AFA est de donner l'envie et les moyens au plus large public de lever les yeux vers le ciel et de s'intéresser à l'astronomie. Nous ne sommes ni une société savante ni une association qui s'intéresse à la pratique amateur. Nous nous situons dans le partage du savoir et des méthodes. A priori, cela semble extrêmement simple, puisque comme Jean-Louis Heudier le rappelait, nous avons le même ciel depuis Homère. Tous les Terriens l'ont vu et il est facile de l'observer. Nous pouvons constater des phénomènes fantastiques: vous voyez ici une aurore boréale en Picardie un 6 avril de l'année 2000 que n'importe qui pouvait photographier. Il s'agissait de la matérialisation d'un phénomène solaire extraordinaire, soit un spectacle gratuit accessible à tous et sur lequel tout le monde peut expérimenter.

 

Notre mission est donc simple a priori, et nous la réalisons bon an mal an assez bien. Notre association est née en 1947 et nous sommes assez connus au travers de nos publications -Ciel et espace, mensuel vendu en kiosque, a notamment reçu le grand prix de l'information scientifique de l'Académie des Sciences et l'Etoile d'or de la meilleure progression de vente en kiosque. Nous sommes aussi connus pour nos partenariats avec de multiples opérations d'animation coordonnées -nous en sommes à la douzième Nuit des étoiles-, des opérations spécifiques autour de l'éclipse du Il août 1999. Nous travaillons dans le plus large partenariat possible avec tous les acteurs de terrain qui sont très nombreux.

 

Nous avons effectué, conjointement avec l'association Science, technique, jeunesse, un inventaire de la situation des structures d'animation locale en astronomie. Nous sommes partis avec un questionnaire adressé à 800 structures et nous avons obtenu 400 réponses, alors que le questionnaire était très complet. Cela prouve la dynamique du terrain. Sur les 400 réponses, nous avons compté un nombre considérable de structures très actives, se partageant pour moitié entre des activités pour des membres et des activités pour le tout public, et se partageant aussi pour moitié entre des activités d'initiation ou des activités de pratique amateur. Le terrain est donc très riche. Dans ce contexte, la question qui se pose pour nous est celle de savoir à quoi nous pouvons servir. En d'autres termes, l'existence d'une association nationale d'astronomie a-t-elle un sens, et si oui lequel, et comment pouvons-nous agir?

Les réponses sont assez simples, surtout dans une association vivante dotée d'un conseil d'administration et de représentants locaux. La première réponse qui apparaît est qu'une structure nationale doit agir par et pour des réseaux. Il ne s'agit évidemment pas de créer un réseau de plus, mais de se mailler avec les autres associations afin d'en tirer des effets bénéfiques. Par ailleurs, il ne suffit pas de distribuer des kits à tous nos concitoyens pour photographier les étoiles filantes. Il faut former des animateurs et des relais, réaliser des regroupements nationaux ou régionaux d'acteurs, c'est-à-dire avoir à la fois des programmes qui touchent le public final, mais aussi les animateurs et les formateurs des animateurs dans tous les réseaux.

Comme vous le savez, le 18 novembre va être l'occasion d'observer un spectacle fantastique à 4 heures 30 : la Terre va traverser l'essaim des Léonides, ce qui va engendrer une averse fantastique de météorites. Il faut diffuser ce type d'information scientifique et annoncer les phénomènes qui vont se produire. Cela suppose de former, de labelliser et de mettre en valeur. Nous devons également profiter de notre présence nationale et de notre capacité d'être en contact avec des caisses de résonance pour apporter un soutien en termes de communication nationale, sachant que la presse quotidienne régionale est de plus en plus friande d'informations scientifiques et qu'elle relaye les actions de terrain avec dynamisme, comme le montre l'exemple de La Nuit des étoi/es. Nous devons en effet articuler le niveau national et régional.

 

Un de nos derniers critères d'action pertinente repose sur le fait de favoriser les échanges de pratiques ainsi que les partenariats hybrides. Cet aspect important rejoint une question transversale qui nous occupe aujourd'hui. Pour nous, la culture scientifique et technique est une sorte de tectonique des plaques. Nous avons une plaque de l'institution publique, une plaque des beaux-arts et du patrimoine -Jean-Louis Heudier en tire profit-, d'autres plaques autour de l'éducation permanente et de la formation tout au long de la vie, une plaque jeunesse et sports qui s'est scindée récemment en une plaque jeunesse d'un côté et sports de l'autre. Chacun des responsables de ces plaques tente de produire du sens et d'agir, mais se retrouve finalement avec les acteurs traditionnels de son circuit. Pour nous, associations nationales, qui avons à cœur de faire partager la connaissance au plus grand nombre, l'un de nos axes essentiels est l'hybridation des partenariats. Cela ne signifie pas que nous allons nous substituer aux enseignants dans les classes, aux Foyers ruraux, ou aux syndicats d'initiative, bien au contraire. Il s'agit là d'acteurs avec qui nous pouvons et devons travailler.

 

Exercer la fonction de président de cette noble association depuis une dizaine d'années m'a appris à mes dépens qu'il était extrêmement difficile de ne pas être velléitaire. Notre politique d'opportunité consiste saisir toutes les occasions de manifestation, comme la nuit des Léonides ou La Fête de la science, qui méritent d'être mises en avant. Cette politique est encouragée par le fait que nous vivons souvent des situations économiques difficiles, même si, en ce qui nous concerne, nous avons la chance d'être adossés à notre magazine Ciel et espace, ce qui nous permet de bénéficier d'une trésorerie plus confortable que celle d'autres associations, puisque nous détenons une dette aux abonnés, qui sont environ 22 000.

Ensuite, nous tentons de nous situer dans cette tectonique des plaques et d'agir en fonction des coups de projecteur. Nous avons ainsi rencontré de nombreuses personnes représentant le ministère de l'éducation nationale -dont plusieurs étaient présentes ce matin. A chaque fois, nous avons essayé de nous raccrocher à l'opportunité du moment -l'école, le collège, le lycée, etc.-, qui varie en fonction du calendrier de chaque institution. Mais cela aboutit finalement à une politique chaotique qui ne s'inscrit pas dans le long terme. Pour nous, il est évident que si nous souhaitons évaluer notre action, ne serait-ce que parce que nous en sommes redevables vis-a-vis de nos adhérents et sympathisants, nous devrions pouvoir dresser la liste des objectifs du développement de l'intérêt pour l'astronomie pour les dix prochaines années et révéler le plan quinquennal ou décennal correspondant. Or cette tâche s'avère impossible. Cela est d'autant plus grave que nous favorisons chaque année des aspects différents, comme la formation des formateurs ou l'action destinée au grand public, et que cela devrait se traduire par des avancées. Cette question des objectifs clairs et non velléitaire se pose tant pour l'association nationale que pour chaque programme d'action local. Globalement, il est aujourd'hui extrêmement difficile pour un président d'association évoluant dans le milieu de l'action culturelle scientifique de définir un sens à long terme et de dégager les moyens de la persévérance.

 

2. Exemples d'action

 

Nous rendons par exemple visible la possibilité de se promener dans le ciel et de faire du tourisme astronomique. Outre les équipements de Vaulx-en-Velin qui ont été évoqués ce matin, Jean-Louis Heudier a parlé de l'observatoire du Mont Gros de PARSEC, et Madame la Présidente a rappelé l'existence du planétarium de Cappelle-la-Grande. La France compte en effet un certain nombre d'équipements. Il peut s'agir de lieux dans lesquels on peut observer directement le ciel - ce sont des fenêtres ouvertes sur les spectacles. Depuis quatre ans, nous essayons de créer conjointement avec les collectivités territoriales, un label national -puis européen, car nous avons établi un certain nombre de contacts en ce sens- dans des lieux qui garantissent être des fenêtres ouvertes sur le ciel. La culture scientifique est visible lorsque l'on est riche ou lorsque l'opportunité se présente -comme La Fête de la science. Mais, à moins de posséder une maison bien située, il vous sera difficile de trouver un endroit d'où faire observer le ciel à vos enfants. L'idée est donc de fabriquer de concert avec les structures locales un label commun.

 

Nous favorisons aussi la création d'outillages, au travers d'ateliers téléchargeables chaque mois appelés « Ciel et espace ». Nous offrons ainsi la possibilité de fabriquer soi-même des cratères lunaires pour tenter d'observer comment le spectacle de leurs ombres est transformé par la lumière, ou encore d'utiliser soi-même la carte du ciel. Dans cet esprit, nous avons mis en place un atelier spécifique pour les quartiers, baptisé « Ciel des quartiers », pour lequel nous cherchons désespérément depuis cinq ans des partenaires possédant des réseaux pertinents avec lesquels nous pourrions nous lier. Nous avons beaucoup travaillé avec les Foyers ruraux ou avec le ClRASTI, mais il est très ardu de trouver un partenariat de ce type. Nous participons également aux Nuits des étoiles, aux Nuits des étoiles junior. Comme vous le savez, ces manifestations s'étendent maintenant à toute l'Europe et au Maghreb.

Nous devons construire une pyramide de programmes articulés pour en développer les différents niveaux. Il faut assurer un point d'entrée pour le grand public -comme avec le label Station de nuit-, offrir des outils aux autres réseaux nationaux, et élaborer des propositions qui aident les clubs et les associations d'éducation populaire locales à agir. Il faut également profiter du potentiel que représentent les astronomes amateurs qui ont envie de partager leurs expériences. Il faut enfin continuer à susciter la curiosité du public final, grâce en particulier aux opérations comme celle de La Nuit des étoiles et à leur couverture médiatique.

 

Pour abonder dans le sens de ce qui a été dit ce matin à propos des Ecoles Freinet et de La main à la pâte, j'ajouterai que nous nous livrons par ailleurs à une analyse des pratiques. Comme nous agissons dans le monde extrascolaire, avec l'aide de jeunes, d'adultes et de seniors volontaires, nous ne pouvons mener des actions si les approches que nous proposons ne se révèlent pas actives et en résonance avec les intérêts et les besoins du public. Ainsi, nous avons créé à l'occasion de l'éclipse de 1999 un PC Eclipse Info pour répondre à des préoccupations réelles, comme le choix du lieu d'observation. Nous considérons qu'une association nationale de culture scientifique a pour rôle de se mettre au service du public en apportant des réponses à ses interrogations concrètes. De même, les pratiques que nous développons avec les jeunes, les adultes et les seniors volontaires, sont des pratiques fondées sur l'intérêt et la curiosité. Vous avez pu observer hier soir le superbe croissant de lune fin qui annonçait le premier quartier. Cela suscite des questionnements à partir desquels nous devons rebondir.

 

3. Conclusion

 

Au-delà du cas particulier de l' AFA, il demeure essentiel de garder la question du sens en ligne de mire. Nous sommes constamment tentés de saisir les opportunités qui s'offrent à nous, et qu'il ne faut, bien entendu, pas refuser. Nos choix évoluent au gré des circonstances. Ainsi, nous serons enclins à nous occuper de formation si tel ministère dispose d'un reliquat de crédits à cet effet. Mais ce mode de fonctionnement chaotique nous fait perdre le sens à long terme, ce qui nous empêche d'évaluer les effets réels de nos actions. Nous pouvons alors légitimement nous interroger pour savoir ce que nous avons fait au cours des dernières années. Pour ma part, en tant que président de l'AFA, je suis incapable d'évaluer l'action de mon association depuis neuf ans. Je suis militant de l'action culturelle scientifique et technique depuis trente ans, et par ailleurs salarié de la Cité des Sciences. Pour autant, je ne sais pas évaluer l'action que j'ai menée avec mes amis et mes partenaires durant cette période. Je ne sais ni la quantifier ni déterminer son effet social. J'ignore si nous avons contribué à réduire des inégalités d'accès à l'information et aux méthodes scientifiques, ou si au contraire l'effet s'est avéré nul, voire contre-productif.

 

Cet état de fait résulte de situations paradoxales. En premier lieu, nous parlons spontanément de culture scientifique et technique. Le simple fait d'employer ce vocable est révélateur de l'approche superficielle du problème. La culture technique est en effet partagée par beaucoup de gens, même si elle n'est pas la même pour les filles et les garçons. En réalité, l'aspect important est constitué par le passage de la pratique technique à la maîtrise de méthodes, de concepts et de procédures scientifiques. L'expression « culture scientifique» laisse à penser qu'il s'agit d'un ensemble homogène qu'il suffirait de traiter. En second lieu, nous mêlons allègrement - moi, le premier - la formation des scientifiques, la détection des élites pour que la France ne soit pas en retard, l'alphabétisation des citoyens, le débat démocratique, et la nécessité de soutenir la consommation technologique versus l'esprit critique du consommateur. En sommes, nous devons remplir en permanence des objectifs paradoxaux. Je n'affirme pas qu'ils sont contradictoires. Il me paraît en effet possible de développer l'intérêt pour les études scientifiques et d'encourager l'alphabétisation scientifique, mais cela mobilise des outils différents. Pour reprendre la culture des sciences, il existe'des engrais différents associés diverses situations. Ainsi, les jeux mathématiques produiront un effet bénéfique sur certains publics, et contre-productif sur un autre.

 

Enfin, la question-clé est aujourd'hui celle de la démultiplication et de la massification. Sans remonter jusqu'à Platon, depuis Freinet et Montessori, nous savons tous qu'un animateur, un formateur ou un enseignant enthousiaste, accompagné de quinze enfants, ou même de quinze adultes, pour une promenade dans les bois sous un beau ciel, représente une occasion extraordinaire pour travailler sur la méthode scientifique et nous livrer à de formidables pratiques. Il faut bien entendu améliorer et enrichir ces pratiques. Mais la question primordiale est celle de l'articulation entre la massification, avec ce que l'on a appelé de manière péjorative le « formatage », mais qui s'avère nécessaire lorsque l'on vise une action de masse, et l'action qualitative. Nous avons un public fidèle de 150 000 personnes qui viennent observer le ciel dans nos 300 sites d'observation dans le cadre de La Nuit des étoiles, 400 clubs et associations locales qui nous soutiennent, et 500 000 lecteurs de Ciel et espace certifiés. Si nous considérons que cela nous suffit, nous ne nous situons pas dans le cadre du partage du savoir et des méthodes. En revanche, si nous nous fixons un autre objectif, il nous faut élaborer un plan de développement défini sur plusieurs années.

 

 

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Plus tard, dans le débat …. intervention complémentaire :

 

Je souhaiterais réagir aux propos de Daniel Toulouse à la fois en tant qu'acteur de l'éducation populaire, et créateur de la Cité des métiers à la Villette ainsi que du réseau des cités des métiers. Le problème évident est que les usagers de la culture scientifique n'existent pas, pas plus que leurs représentants. Dans n'importe quel système autre que celui que nous avons évoqué aujourd'hui, nous associerions les partenaires sociaux, les responsables de lieux et les représentants des bénéficiaires, qui nous feraient part de leurs besoins. Nous pourrions alors analyser les situations. Tout se passe comme si nous communiquions à sens unique en direction de personnes dont on espère qu'elles seront intéressées, alors que, d'après notre discours, elles le sont déjà! Il faut impérativement que d'autres se saisissent de la question de l'usager scientifique et qu'ils revendiquent des objectifs. Grâce à ses objectifs, nous pourrons organiser une concertation entre des producteurs, des médiateurs et des usagers de la culture scientifique. De ce dialogue naîtront des plans stratégiques ainsi que des outils d'évaluation afin que nous puissions mesurer les effets de notre action.

Nous sommes focalisés sur une pédagogie descendante et une vulgarisation asymétrique du savoir. Dans ce cadre, nous essayons historiquement de donner du savoir à des gens qui le recevraient. Or il s'avère que ce modèle est complètement dépassé. Nous ne sommes pas conscients du fait que nous passons à côté d'un système de qualité. La base de la qualité repose une boucle de contre-réaction et un feed-back des usagers qui expriment leurs besoins. Si nous ne trouvons pas ces usagers, toutes nos actions seront vaines. Il faut donc procéder ainsi si nous voulons nous inscrire dans la définition d'une stratégie des pouvoirs publics, c'est-à-dire parvenir à trouver des personnes qui représentent la demande sociale de culture scientifique. Lorsque Thierry Méot fait allusion à ce qu'il a appelle l'événement culturel de l'année -la présence d'un candidat de l'extrême droite au second tour-, il abonde dans ce sens. N'ayant pas trouvé de représentants des usagers de la culture scientifique, nous ne dialoguons pas avec eux et nous agissons de manière asociale. Lorsque la mission de la commission des affaires culturelles du Sénat a été évoquée ce matin, j'ai ressenti une déception en me rappelant que les affaires sociales et les affaires culturelles sont regroupées dans une même commission à l'Assemblée nationale, ce qui signifie qu'un lien y est établi entre l'action culturelle et son impact social. L'inexistence de ce bouclage est selon moi l'élément qui nous empêche d'entrer dans un processus de qualité.